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Te pū manafa'atere
- Te parau 'āpī
- Te mau 'ohipa
- Parau tuatāpapa
- Te puta nūmera niuniu
- Hono
Depuis plusieurs années, la Polynésie française tente de lutter contre le surpoids et l’obésité. Pourtant malgré de nombreuses actions, les données fournies par plusieurs études récentes montrent que les objectifs ne sont pas atteints.
Ainsi, la Polynésie française s’est dotée dès 1999 d’un programme de prévention des pathologies de surcharge intitulé « Vie saine et poids santé », décliné en plusieurs axes stratégiques comme l’information de la population, la mise en place d’un environnement propice à une bonne alimentation et la promotion de la pratique de l’activité, la formation des partenaires et des relais dont les commerçants, l’amélioration des pratiques médicales et l’organisation de la surveillance des pathologies de surcharge.
La proposition de loi du pays soumise à l’avis du CESEC s’inscrit dans la volonté d’informer au mieux les polynésiens sur la qualité des aliments qu’ils consomment en attirant notamment leur attention sur les produits dits ultra-transformés, considérés comme plutôt néfastes à la santé et devant ainsi être consommés le moins possible.
L’institution salue l’initiative qui vient s’ajouter à celles déjà mises en œuvre pour sensibiliser la population à une meilleure alimentation.
Néanmoins, s’il est indispensable que les consommateurs privilégient des aliments les moins transformés possibles, le simple fait qu’ils soient transformés ne les rend pas pour autant dangereux, certaines méthodes de transformation étant par ailleurs indispensables à leur conservation.
Par ailleurs, l’institution considère que les nouvelles obligations posées par cette réglementation risquent d’entrainer un surcoût pour les produits alimentaires, lesquels sont déjà onéreux, notamment les produits dits « sains » souvent plus chers que les produits transformés, et donc moins accessibles alors qu’au contraire, ils devraient être privilégiés.
Le CESEC considère qu’en l’état, la proposition ne permettra pas de répondre à cet objectif louable en raison de la difficulté de classement des aliments, d’obligations d’informations très difficilement applicables et de sanctions disproportionnées.
L’institution appelle l’ensemble des protagonistes à se réunir pour étudier des mesures efficaces pour améliorer l’accès aux produits sains. Ces mesures doivent être le fruit de la participation des services de santé, des services financiers, des professionnels de la production comme de la distribution de produits alimentaires.
Même si le Conseil Économique, Social, Environnemental et Culturel est en accord avec l’importance de l’information des consommateurs, au regard des observations et recommandations qui précèdent, il émet un avis défavorable sur la proposition de loi du pays instituant une obligation d’informer le consommateur sur le niveau de transformation des denrées alimentaires vendues en Polynésie française, telle qu’elle est rédigée en l’état.