À l'occasion de l'assemblé plénière du 27 novembre 2024, durant le projet d’avis sur un projet de loi du pays portant diverses mesures de dynamisation du secteur de l’audiovisuel en Polynésie française et le projet d’avis sur un projet de loi du pays relative au crédit à la consommation et au crédit immobilier ont été adoptés, la Présidente du CESEC, Madame Voltina ROOMATAAROA-DAUPHIN, a prononcé un discours réaffirmer l’engagement inébranlable de notre institution envers la lutte contre les violences faites aux femmes.
Nous publions son discours dans son intégralité, ci-dessous :
Mesdames et Messieurs les membres du CESEC,
Chers Invités,
Citoyens engagés,
Chers Amis,
‘Ia Ora Na,
Nous sommes ensemble aujourd’hui pour la tenue de notre assemblée plénière, à cette occasion, j’aimerais rendre hommage aux femmes.
Lundi, nous fêtions la Journée Internationale de Lutte contre les Violences faites aux Femmes. Un événement empreint d’une réalité très sombre témoin d’un fléau qui sévit souvent dans l’ombre, celui des violences subit bien trop souvent par les femmes.
D’après l’ONU, toutes les 10 minutes, une femme est tuée.
La violence à l’égard des femmes et des filles demeure l’une des violations des droits de l’homme les plus répandues dans le monde. À l’échelle mondiale, près d’une femme sur trois a été victime de violence physique et/ou sexuelle de la part de son partenaire intime, de violence sexuelle d’un autre partenaire, ou des deux, au moins une fois dans sa vie.
En 2023, au moins 51 100 femmes ont subi une violence de genre qui s'est achevée par leur assassinat, perpétré par leur partenaire ou des membres de leur famille. Un féminicide est perpétué toutes les 10 minutes.
Il est essentiel de souligner que, malheureusement, notre Pays demeure parmi les territoires ultramarins les plus touchés par ce fléau.
En Polynésie, chaque année, ce sont plus de 2500 faits de violence constatés dont plus de la moitié se produisent dans la sphère familiale. Près de 80 % des victimes sont des femmes.
Face à cette réalité troublante, nous devons investir davantage dans les organisations de femmes, améliorer la législation, poursuivre les coupables, offrir davantage de services aux survivantes et former les responsables de l'application de la loi.
Pour cela, il existe le centre, le "Foyer Te Pu o te hau" et "Te Fare Vahine" structures dont la gestion est assurée par le conseil des femmes, représenté par notre chère Raymonde RAOULX au sein de notre institution. Ce centre, qui accueille les femmes victimes de violences avec leurs enfants, fait partie de la solution.
Le manque de structures adaptées est une problématique que nous ne pouvons ignorer.
Cependant, je tiens à saluer les autorités de l'État et du Pays qui, malgré les obstacles, mettent en place différents moyens pour venir en aide aux femmes victimes de violences.
En tant que femme et présidente du CESEC, je ressens une obligation morale de solidarité et de soutien envers toutes les femmes victimes de violence, qu'elle soit physique ou morale.
Pour faire face à la violence de genre, il est important de mettre en œuvre des réponses solides, de mettre fin à l’impunité en tenant les auteurs de ces crimes responsables, et d'accélérer l'action.
J’aimerais profiter de l’occasion qui m’est offerte pour rendre un hommage appuyé au travail admirable des associations qui dédient leur quotidien au service des victimes de violences.
Aussi, je souhaite de par cette allocution réaffirmer l’engagement inébranlable de notre institution envers la lutte contre les violences faites aux femmes.
Très chers membres de notre institution, je tiens à ce que notre voix se solidifie et s’harmonise lorsque nous disons stop ! Que l’on soit femme ou homme, cette lutte nous concerne tous. Nous devons œuvrer ensemble pour l’élimination de cette violence.
Je tiens également à adresser un message de soutien à toutes ces femmes, ces filles, mères, sœurs et cousines qui sont ou ont été les victimes de violences. Cette sombre réalité ne doit rester qu’un mauvais souvenir, un mauvais exemple que l’on apprendra aux générations futures pour que plus jamais elle ne se niche dans nos foyers, se banalise dans notre société et condamne nos vies. La violence doit disparaître de notre vue, de notre environnement, de nos maisons, de nos quartiers, de nos communes, de notre Pays.
Puisse nos cœurs de femme, nos cœurs d’homme, aspirer à plus d’harmonie pour que nos vies soient plus heureuses. Nous pourrons alors, ensemble, former une force collective capable de faire reculer les violences, et construire un avenir où toutes les femmes vivent libres et en sécurité.
Puisse l'Amour continuer à frapper nos cœurs, et jamais, ô grand jamais, ni nos sœurs, ni nos mères, ni nos filles.
E hina'aro vau i te 'oa'oa - Aita e pe'ape'a.
Je vous remercie.