Réunis en séance plénière ce matin, les membres du Conseil économique, social, environnemental et culturel de la Polynésie française ont adopté à l’unanimité un vœu relatif à l’harmonisation de l’âge d’accès et de la pratique des formations BAFA (Brevet d’Aptitude aux Fonctions d’Animateur) et BAFD (Brevet d’Aptitude aux Fonctions de Directeur).
Le CESEC constate depuis plusieurs années des difficultés importantes de recrutement dans les structures d’accueil de mineurs : centres de loisirs, accueils périscolaires, séjours de vacances, dispositifs communaux, associatifs ou religieux. Cette pénurie concerne l’ensemble du territoire, mais elle est particulièrement marquée dans les archipels éloignés, où les contraintes géographiques, logistiques et financières compliquent encore davantage la mobilisation et la fidélisation des personnels qualifiés.
Ces tensions fragilisent le fonctionnement des activités éducatives, limitent l’ouverture ou le maintien de certaines structures et impactent directement la continuité du service rendu aux enfants et aux familles.
Parallèlement, le CESEC souligne le dynamisme et l’envie d’engagement de la jeunesse polynésienne. De nombreux lycéens et jeunes adultes souhaitent s’investir dans des missions éducatives et citoyennes, participer à la vie de leur commune, découvrir les métiers de l’animation ou acquérir une première expérience professionnelle reconnue.
Or, le cadre réglementaire actuellement en vigueur en Polynésie française, qui fixe des seuils d’âge plus élevés qu’en métropole pour l’accès aux formations BAFA et BAFD, constitue aujourd’hui un frein à cet engagement précoce.
Le CESEC rappelle que les évolutions récentes du Code de l’action sociale et des familles, issues notamment des décrets de 2020 et 2022, permettent désormais :
l’accès à la formation BAFA dès 16 ans ;
l’accès à la formation BAFD dès 18 ans.
Ces mesures ont montré leur efficacité en métropole, avec une augmentation du nombre d’animateurs formés, un renforcement des équipes éducatives et un meilleur fonctionnement des accueils collectifs de mineurs.
Estimant nécessaire d’adapter la réglementation locale aux réalités du terrain, le CESEC appelle à une harmonisation de la réglementation polynésienne avec ces standards nationaux. Cette évolution permettrait :
de renforcer les capacités locales d’encadrement ;
de sécuriser les activités proposées aux enfants et aux adolescents ;
de soutenir les associations de jeunesse et d’éducation populaire ;
d’offrir aux jeunes du fenua de nouvelles perspectives de formation, d’engagement et de professionnalisation.
Dans ce sens, le CESEC émet le vœu que les autorités compétentes engagent les démarches nécessaires afin de modifier les délibérations n° 99-71 APF et n° 99-72 APF du 11 mai 1999, afin de permettre :
l’accès à la formation BAFA et la réalisation du stage pratique dès 16 ans ;
l’accès à la formation BAFD et la réalisation du stage pratique dès 18 ans.
Par ce vœu, le CESEC réaffirme son engagement en faveur de la jeunesse polynésienne, de l’équité territoriale et du renforcement des politiques éducatives au service des familles et des communes.
Retrouvez ce vœu dans son entièreté ICI